PARIS — Le président du parti Les Républicains n’achète pas du tout l’idée d’un potentiel prélèvement sur les très hauts patrimoines. “Je n’avais jamais entendu parler de la taxe Zucman. Mais quand j’ai su que [Gabriel Zucman] était Français, je me suis dit : bien sûr, il ne pouvait être que Français”, a ironisé Bruno Retailleau lors du sommet POLITICO sur la compétitivité, jeudi 9 octobre.
“Pour avoir une imagination fiscale à ce point débridée, il fallait être Français”, a-t-il développé, tout en soulignant que la France avait aussi inventé “l’impôt sur le revenu” et “la TVA”.
La popularité de cette taxe plancher à 2% portant sur les patrimoines de plus de 100 millions d’euros ne le convainc pas davantage : “Le rôle de l’homme politique, ce n’est pas uniquement de suivre les sondages. […] Dire aux Français que c’est en taxant les plus riches, 1800 familles, qu’on va y arriver : c’est faux, c’est un mensonge”, a estimé le ministre démissionnaire de l’Intérieur.
“Jusqu’à présent, l’exécutif est resté totalement sourd aux travaux parlementaires et aux revendications démocratiques populaires”, a déclaré Gabriel Zucman à POLITICO, après la démission du gouvernement Lecornu. Selon l’économiste, exclure aujourd’hui une hausse des impôts est ce qui “bloque le pays et fait perdre du temps”.
Alors que la présentation d’un projet de loi de finances est toujours suspendue à la nomination d’un nouveau gouvernement, Bruno Retailleau a lui estimé que “l’essentiel” de l’effort budgétaire doit porter sur “la réduction de la dépense”. Le potentiel candidat à l’élection présidentielle de 2027 a aussi plaidé pour un transfert sur la TVA de certaines cotisations sociales, comme celles sur la famille.
Lors du sommet POLITICO, Retailleau a aussi dévoilé les grandes lignes d’un fonds souverain à la française, afin de développer un régime de retraite par capitalisation, tout en fermant la porte à toute retouche de l’âge de départ à 64 ans.
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