BRUXELLES — Les ministres de l’Environnement de l’Union européenne sont parvenus à un accord qui édulcore l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre proposé pour 2040 et établit un nouveau plan climatique pour 2035.
A l’issue de négociations marathon qui se sont déroulées toute la journée de mardi et la matinée de mercredi, les ministres ont approuvé à l’unanimité le nouveau plan climatique de l’UE pour 2035. Attendu de longue date, il évite ainsi à l’UE d’arriver les mains vides au sommet de la COP30, qui commence dans quelques jours au Brésil.
Le plan, qui est une exigence de l’Accord de Paris, fixe un nouvel objectif visant à réduire les émissions de l’UE entre 66,25% et 72,5% par rapport aux niveaux de 1990 d’ici 2035.
Ce plan n’est pas juridiquement contraignant, mais définit l’orientation de la politique climatique européenne pour les cinq prochaine années. Il reprend une déclaration informelle que l’UE a présentée lors du sommet sur le climat qui s’est tenu à New York en septembre.
Les ministres ont également adopté un objectif juridiquement contraignant visant à réduire les émissions dans l’UE de 85% d’ici à 2040. L’accord prévoit qu’une réduction supplémentaire de 5% sera obtenue en externalisant des réductions d’émissions à l’étranger par l’achat de crédits carbone internationaux.
En outre, les gouvernements des 27 seraient autorisés à utiliser des crédits carbone supplémentaires pour externaliser jusqu’à 5 points de pourcentage de leurs objectifs nationaux de réduction d’émissions.
Les ministres ont aussi soutenu une clause de révision large qui permet à l’UE d’ajuster son objectif pour 2040 à l’avenir si la politique climatique s’avère avoir des effets négatifs sur l’économie européenne.
L’accord prévoit également de retarder d’un an la mise en œuvre du nouveau marché européen du carbone (ETS2) pour les émissions liées au chauffage des bâtiments et aux transports routiers, qui doit débuter en 2027.
La Hongrie, la Slovaquie, la République tchèque et la Pologne n’ont pas soutenu l’accord sur l’objectif 2040, tandis que la Bulgarie et la Belgique se sont abstenues. Les autres pays de l’UE l’ont soutenu.
Les députés du Parlement européen doivent maintenant adopter leur propre position sur l’objectif 2040 et négocier avec le Conseil de l’UE avant que ce dernier ne puisse entrer en vigueur.
Zia Weise a contribué à cet article.
Cet article a d’abord été publié par POLITICO en anglais, puis a été édité en français par Alexandre Léchenet.



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