Pour planifier l’expansion des réseaux électriques européens, la Commission européenne a propose qu’elle soit dotée d’un nouveau pouvoir contraignant. Une demande qui intervient alors qu’elle s’efforce de moderniser un réseau vieillissant pour répondre aux exigences croissantes de la transition énergétique.
Les modifications qu’elle propose sur le règlement sur les réseaux transeuropéens pour l’énergie (RTE-E) donnerait à la Commission le pouvoir de planifier des “scénarios centraux” pour évaluer les améliorations à apporter au réseau. Cela constituerait un changement radical par rapport au système de planification actuel, complètement décentralisé.
Ces scénarios seraient planifiés tous les quatre ans par la Commission — et celle-ci pourrait intervenir aux endroits où aucun projet ne serait prévu.
Cette proposition fait partie du paquet sur les réseaux européens, un ensemble législatif présenté ce mercredi.
L’accroissement de l’électrification, que ça soit pour les transports, les processus industriels ou le chauffage est nécessaire pour la décarbonation de l’Europe et le respect de ses engagements climatiques. Mais cette évolution va peser sur les réseaux électriques et la Commission souhaite avoir un réseau efficace pour supporter la demande, qui pourrait doubler d’ici à 2040.
“Le paquet sur les réseaux européens est davantage qu’une simple politique publique, a déclaré mardi Teresa Ribera, vice-présidente de la Commission en charge de la transition écologique. C’est notre engagement pour un avenir inclusif, où chaque coin de l’UE bénéficiera de la révolution énergétique : des prix bas, une énergie décarbonée, une dépendance réduite vis-à-vis des combustiles fossiles importés, un approvisionnement sécurisé et un matelas contre les chocs des prix.”
Outre la planification centralisée, le paquet législatif propose d’accélérer l’octroi de permis pour les réseaux et autres projets énergétiques afin de mettre plus rapidement en place l’infrastructure nécessaire, notamment en assouplissant les règles de planification environnementale. Actuellement, la planification et la construction de nouvelles infrastructures de réseau prennent environ dix ans.
Pour ce faire, elle modifierait quatre textes législatifs : le règlement RTE-E, la directive sur les énergies renouvelables, la directive sur les marchés de l’énergie et la directive sur le marché du gaz.
Le paquet propose également des modèles de financement “à frais partagés” afin que les pays qui bénéficient des projets contribuent à leur financement, ainsi que l’accélération d’un certain nombre de projets clés d’interconnexion énergétique à travers l’Europe.
Cet article a été initialement publié par POLITICO en anglais et adapté en français par Alexandre Léchenet.



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