PARIS — Pour Bruno Retailleau, pas question de remettre la réforme des retraites sur l’ouvrage. “La réforme d’Elisabeth Borne était à peine suffisante”, a dit le président des Républicains jeudi, lors du sommet POLITICO sur la compétitivité.
“On gèle dans un premier temps, et bonjour pour celui qui voudra dégeler dans un second temps : ce sera une abrogation”, a justifié le ministre démissionnaire de l’Intérieur, alors que plusieurs députés de son camp se sont dit ouverts à une suspension de la réforme, afin de répondre à une demande du Parti socialiste et appuyer un exécutif en sursis.
Un éventuel retour sur l’âge de départ à 64 ans fragiliserait “à l’avenir toutes les lois et toutes les réformes un peu exigeantes en France”, a-t-il encore argumenté, estimant sa famille politique “constante” sur le sujet depuis les réformes Fillon de 2003 et Woerth de 2010.
Bruno Retailleau a aussi dévoilé une première idée pour aller vers un système de retraite doté d’une dose de capitalisation, à travers la création d’un “fonds souverain de 1 000 milliards d’euros”. Un “troisième étage”, selon lui, qui pourrait “s’additionner” au régime de base et au régimes complémentaires existants.
“Je pense qu’en dix ans, on peut avoir un fonds souverain de 1 000 milliards, en faisant coexister les deux étages avec, progressivement, un autre étage”, a-t-il dévoilé. Un “projet” qu’il va proposer dans le détail dans “quelques semaines ou quelques mois”, alors que se profile une élection présidentielle, dont il est l’un des candidats pressentis.



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